Le Chanvre (Cannabis Sativa), par booksofdante40

Le Chanvre (Cannabis Sativa), par booksofdante40

Le chanvre (Cannabis sativa)

Le chanvre (Cannabis sativa)

Synonymes : chanevet, chanvret, canebier, cherve, chervet, chêne, chenove, etc.

Le point de départ de l’histoire du chanvre se situe à mi-chemin entre la Turquie et la Chine, ce que l’on appellerait l’Asie centrale : cette zone d’origine comprend une partie de la Chine et du sous-continent indien, une portion iranienne et se compose enfin des ex républiques soviétiques que sont l’Ouzbékistan, le Turkménistan, l’Afghanistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan. A peu près. De là, il irradia tant vers la Chine orientale qu’en direction de l’ouest. En Chine, son usage médicinal remonte au moins au XV ème siècle avant J.-C. Il était alors utilisé comme sédatif des affections goutteuses et rhumatismales, ainsi que comme remède de l’aliénation mentale. Mentionné dans le Shennong bencao jing, le chanvre est recommandé contre la faiblesse générale, le paludisme, le béribéri et la constipation. Il apparaît aussi entre les mains du médecin chinois Hua Tuo (110-207 après J.-C.) afin de favoriser l’atténuation des douleurs au cours des opérations chirurgicales en anesthésiant les malades avant intervention. Depuis au moins le IX ème siècle avant J.-C., il apparaît en Inde comme médicament mais également comme substance permettant d’accéder à l’extase mystique : en sanskrit, on mentionne une boisson à base de chanvre, le bhang (1) ou indracarana, « nourriture des dieux » : « A Bénarès, Ujjain et autres lieux sacrés, les yogis prennent de fortes quantités de bhang afin de pouvoir concentrer leurs pensées sur l’éternel » (2). Puis il aurait glissé davantage vers la Perse avant de, peut-être, se frayer un chemin dans la vallée du Nil, d’où il se serait déployé au monde grec, puis romain au premier siècle avant J.-C., dit-on. Or, d’autres sources semblent suggérer que le chanvre aurait emprunté une voie complémentaire, plus au nord, lui permettant de parvenir jusqu’en Europe centrale 500 ans avant J.-C. A peu près à la même époque, Hérodote relate l’usage que font les Scythes des graines de chanvre dans un but extatique : « Les Scythes prennent les graines de chanvre et, se glissant sous l’épaisse toile de leur tente, les jettent sur les pierres rougies par le feu. Là elles se consument en émettant une vapeur qu’aucun bain de vapeur en Grèce ne saurait surpasser, et cette vapeur fait crier les Scythes de joie ». Ainsi font-ils à travers ces cérémonies purificatrices prenant place après les funérailles. La découverte de tombes qui renfermaient des sacs de graines de chanvre et le nécessaire à fumigation accrédite cette thèse, qui n’apparaît pas seule isolée, puisque « chez les Gallo-Romains, l’emploi de pipes retrouvées en plusieurs sites, la présence de Cannabis sativa dans certaines sépultures coïncident apparemment avec un tel usage » (3). L’introduction du chanvre dans l’Europe occidentale n’est donc pas le fait des modernes, contrairement à ce que l’on a longtemps imaginé. Naturellement, puisque Hérodote y fait référence, le chanvre parvient en Grèce, puis dans l’empire romain un peu plus tardivement. Durant l’Antiquité gréco-romaine, d’un point de vue médicinal, il est surtout réputé pour apaiser tant l’anxiété que la douleur, ce que ne manque pas de remarquer Dioscoride qui use du chanvre comme anesthésiant, précisant par la même occasion qu’il peut « faire paraître devant les yeux des fantômes et illusions plaisantes et agréables », tandis que Galien met davantage en avant ses effets euphorisants : « on en donnait habituellement aux convives des banquets pour les mettre à l’aise et les rendre joyeux ». Ceci dit, il met en garde et recommande de n’en point trop user au risque de déranger les esprits. Signalons d’ores et déjà une évidence : que ce soit en Chine ou dans le monde gréco-romain, la réputation analgésique du chanvre est la même : elle sera même perpétuée par la médecine arabe qui réserve au chanvre les mêmes usages médicinaux que l’opium chez les Occidentaux. L’emploi du chanvre anesthésique nous est surtout connu par le biais du médecin arabe Ibn-al-Baitar (1197-1248), « un de nos plus grands botanistes [qui] a voyagé dans tous l’Orient et dans toute l’Afrique du Nord avant d’écrire le Jam’l Mufridat ou Collection des simples, où sont décrites plus de 300 plantes médicinales nouvelles » (4), dont le chanvre. A la même époque (ou peu s’en faut), le dominicain Théodoric Borgognoni (1205-1298) met en pratique l’usage d’éponges anesthésiantes (déjà décrites par Dioscoride) : « on imprègne de jusquiame, d’huile de mandragore, d’opium ou de chanvre indien, une éponge, et on la laisse longuement sécher au soleil. Une heure avant l’utilisation, on la détrempe dans l’eau. Il n’est plus que de l’appliquer sur le nez du patient pour le voir s’endormir » (5).

La découverte de vêtements confectionnés en fils de chanvre en Chine et dont l’âge remonte à 600 ans avant J.-C., atteste de l’ancienneté de l’un des principaux rôles attribués au chanvre dans l’histoire des hommes. Tissé depuis des lustres, il est aussi un remède médicinal depuis autant de temps si l’on en croit certaines sources. Cela a surtout contribué à forger la croyance qu’il existait non pas un seul chanvre mais deux : le chanvre « profane » et utilitaire, c’est-à-dire le chanvre textile (= Cannabis sativa) et le chanvre « sacré » et médicinal (= Cannabis indica). Ce qui a apporté du crédit à ce constat, c’est que des pieds de chanvre européen sont généralement pauvres en composés psychotropes (Δ9 THC), alors que leurs homologues africains et orientaux en sont davantage garnis. Mais il en va de même pour les fibres : mal en prit à Méhémet Ali (1769-1849), vice-roi d’Égypte, qui importa d’Europe des graines de chanvre textile pour les semer en Égypte, dans l’espoir d’obtenir de hautes et grandes plantes desquelles retirer de la fibre textile, mais « ces plantes ne fournirent que des fibres courtes et peu solides, tandis qu’elles sécrétaient toujours davantage de résine poisseuse. En sens inverse, la culture de graines venues d’Orient procure peu de résine aux amateurs de haschisch qui les sèment en Europe » (6). C’est que le chanvre devient plus énergique en fonction du climat : la localisation géographique a son importance, cela s’est vérifié de l’Europe à l’Égypte, mais aussi d’un pays comme la France à un autre comme la Suède : le chanvre suédois ne sera en rien porteur d’un potentiel narcotique et euphorisant, tandis que le chanvre qu’on cultivait autrefois dans le Midi de la France n’était pas totalement dénué d’effets : « ceux qui dorment près du champ où il se trouve en pleine vigueur éprouvent en s’éveillant des vertiges, des éblouissements, une sorte d’ivresse » (7) qui se manifestent surtout par temps très chaud, la chaleur atmosphérique étant rendue responsable de la volatilisation de la résine du chanvre. Ainsi, d’un point de vue strictement botanique, le chanvre cultivé est dit sativa, le chanvre indien n’en étant qu’une variété et non une espèce distincte : Cannabis sativa var. indica. Ce méli-mélo s’explique par le fait que le chanvre « représente le prototype parfait d’une espèce non stabilisée, à forte plasticité génétique, très sensible à l’influence du milieu et modifiée par l’homme depuis des millénaires. En même temps qu’il s’acclimatait à de nouveaux modes de vie, par naturalisation ou par culture, le chanvre modifiait sa biologie et ses propriétés » (8). Cet embrouillamini ayant été dénoué, nous pouvons mieux comprendre les deux carrières du chanvre, c’est-à-dire le chanvre textile qui attache et le chanvre indien qui libère (mais qui, parfois aussi, englue quand même pas mal, à l’image de sa résine poisseuse).
« Porter une cravate de chanvre », « mériter un collier de chanvre » sont autant d’expressions qui rappellent le rôle que joua le chanvre dans la fabrication des cordes, qu’on destinait parfois au gibet (9), mais pas seulement : la solidité de la corde de chanvre lui valut d’être employée dans la marine à l’époque où Éole seul se chargeait amplement de gonfler les voiles des navires, emploi dans lequel il fit merveille puisque cette plante, une fois apprêtée et tressée, supporte aisément le contact de l’eau. C’est là le chanvre costaud emprunt de rusticité, aspect qui ne date pas d’hier, puisque Dioscoride mentionne déjà la spécialisation cordelière de cette plante, usage confirmé par Apulée lorsque son personnage principal, Lucius, se retrouve réduit aux traits d’un âne entravé par cette forme de licol carcéral, symbole non seulement de sa captivité mais également de sa déchéance. Au Moyen-Âge, le chanvre commence à prendre une réputation davantage sinistre (du moins en Europe). « On craignait autrefois les cordiers, populations isolées au Moyen-Âge au même titre que les lépreux, car les fabricants de cordes et de liens passaient pour des êtres magiques, dangereux et religieux à la fois. Ils avaient un lien privilégié avec l’au-delà, car les vapeurs du chanvre auxquelles ils étaient soumis les y faisaient voyager » (10), ce qui explique que, même sans être cordiers, les sorciers utilisaient les propriétés narcotiques du chanvre dans la préparation d’onguents et de fumigations, moyens par lesquels ils cherchaient à entrer en contact avec les forces magiques. En Sicile, le chanvre intervenait dans certains charmes de magie populaire afin de s’attacher la personne aimée (par magie sympathique, bien sûr). Ainsi faisait-on : « Le vendredi […], on prend un fil de chanvre, et vingt-cinq aiguillées de soie teinte. A l’heure de midi, on en fait une tresse en disant : ‘celui-ci est le chanvre du Christ, il sert pour attacher cet homme’. On entre ensuite dans l’église, le petit lacet à la main, au moment de la consécration ; et on y fait trois nœuds, en y ajoutant les cheveux de la personne aimée ; après quoi, on invoque tous les diables, pour qu’ils attirent la personne aimée envers la personne qui l’aime » (11). Plus pittoresque que véritablement effrayant. Bien loin de la Sicile, à proximité du Rhin, l’abbesse de Bingen emploie cette plante qu’en allemand on appelle aujourd’hui hanf, mais elle ne fait aucune référence à un quelconque pouvoir magique ou psychoactif de cette plante. Tout au plus recommande-t-elle ses graines (le chènevis) comme nourriture saine et digeste, et partage-t-elle l’habitude qu’on avait alors d’employer des pièces de chanvre pour bander les ulcères et les plaies, confectionner et maintenir des emplâtres. Enfin, rien de ce qui alimentera la mauvaise réputation qu’on a faite au chanvre. Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on, et celle-ci va occulter pour un long temps, de manière fumeuse, un épisode pour lequel on a fait tout un foin. Celui-ci semble si évident et couler de source, que même Fournier s’y laisse prendre : « Au XI ème siècle, le chanvre atteignit à une renommée sinistre avec les méfaits du ‘Vieux de la montagne’ qui employait le haschisch […] pour fanatiser ses sicaires [c’est-à-dire des tueurs à gages], devenus pour les Croisés, les ‘assassins’ » (12). En réalité, il s’agit davantage d’une rumeur à forte valeur propagandiste avec laquelle on a fait feu de tout bois. On la doit à Marco Polo qui rapporte la chose au XIII ème siècle. Plus tard, en 1809, l’orientaliste Antoine-Isaac Silvestre de Sacy commet, sans véritablement rencontrer de résistance, une horreur étymologique en osant faire un douteux rapprochement entre les mots assassin et haschischin. Comprendre, par ce biais, que le fumeur de haschisch serait forcément une bête furieuse capable du pire sans faire preuve de discernement : « ce récit […] a été maintes fois repris et maintes fois enjolivé, surtout à notre époque, afin de démontrer la sournoise et périlleuse nocivité du haschisch. Il est même devenu le principal argument employé pour en dénoncer les effets par ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, citent cette histoire sans remonter à sa source » (13). Il n’est nul besoin de revenir au plus près d’un récit à l’origine des plus obscures pour souligner l’utilisation de drogues en vu de provoquer et/ou d’augmenter l’adhésion des masses. Ici ou là, hier ou aujourd’hui, l’histoire nous montre que c’est une pratique bien plus courante qu’on l’imagine : considérons, par exemple, l’emploi massif par l’Allemagne nazie de cette méthamphétamine surnommée pervitine qui procura aux soldats allemands leur invincibilité, avant de tomber dans les affres des effets secondaires de cette drogue très addictive (dépression, psychose, etc.). Et qu’aucun étymologiste approximatif ne s’attarde à faire un parallèle entre la pervitine et la perversité des nazis, comme si cette drogue n’était l’émanation que de ce seul régime idéologique : pour preuve du contraire, la Grande-Bretagne et les États-Unis se droguèrent à la même substance durant le second conflit mondial. Bref, après une entrée aussi calamiteuse dans le XIX ème siècle à cause de Silvestre de Sacy, le chanvre trouve des supporters un peu moins sinistres, à la ‘coolitude’ un peu plus affichée, à l’image de la chenille au narguilé juchée sur son champignon dans Alice au pays des merveilles, dont on peut justement se poser la question de savoir si elle fume ou non du cannabis. Le haschisch, à « ne pas confondre avec le hachis, qui ne provoque aucune extase voluptueuse » (14), subit, dans le courant du XIX ème siècle, un puissant effet de mode porté par la vague de l’orientalisme né au siècle précédent. Après l’écriture d’une nouvelle intitulée La pipe d’opium en 1838, c’est au tour du haschisch d’inspirer Théophile Gautier (1811-1872) quelques années plus tard. Dans ces textes – Le hachich (1843), Le club des hachichins (1846) – Gautier relate le fruit de ses expériences au sein du Club des Haschischins fondé par le docteur Moreau de Tours en 1844, et auquel cet autre illustre poète qu’est Charles Baudelaire participa (de même qu’Eugène Delacroix, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert, Honoré de Balzac, etc.). De même que Gautier, Baudelaire aborde autant le haschisch que l’opium, en particulier dans Les paradis artificiels (1860). Quelques années avant la parution de cet essai, il avait rédigé un texte plus court intitulé Du vin et du hachisch comparés comme moyens de multiplication de l’individualité : il y conclut à l’inutilité du haschisch, à la supériorité du vin, après s’être, semblerait-il, fait l’apologue du chanvre comme le suggèrent ces quelques phrases : « Ce n’est plus quelque chose de tourbillonnant et tumultueux. C’est le bonheur absolu. C’est une béatitude calme et immobile. Dans cet état onirique tout paraît possible, facile, les problèmes se trouvent résolus sans efforts et des intuitions ineffables créent l’illusion de la toute puissance » (15). De la part d’un personnage mort presque de misère, rongé par la syphilis, ayant passé le plus clair de son temps à fuir ses créanciers, que n’eut-il pas été profitable pour lui qu’il s’en remette au seul chanvre, plutôt que de poursuivre dans la voie de l’opiomane alcoolique : il est un fait, et ça n’est pas du domaine de ‘l’intuition indicible’, qu’aujourd’hui en France, les opioïdes sont la première cause de mort par overdose, lisais-je naguère. Et que dire de l’alcool comme fossoyeur ? Pas franchement drôle, ce Baudelaire. Je lui conseille de s’adresser à Pline l’ancien. Peut-être ce dernier lui accordera-t-il un peu de sa drôle de feuille, la gelotophillis : « si on la boit avec de la myrrhe et du vin, on a toutes sortes de visions et on ne cesse pas de rire avant d’avoir pris des pignons de pin avec du poivre et du miel dans du vin de palmier » (16). La gelotophillis n’est peut-être pas le chanvre, mais au moins a-t-elle le mérite de nous emporter loin des pitoyables jérémiades de cet insupportable Baudelaire moralisateur.

Les temps et les mœurs ont bien changés depuis l’époque de Baudelaire : aujourd’hui, les deux usages (médecine, toxicomanie) sont illégaux dans de nombreux pays. Cependant, en Inde, ainsi que dans certains pays du Proche-Orient, ces usages sont toujours autorisés. A ce titre, les régions de production (Maroc, Liban, Afghanistan, Pakistan et Inde sont de grands producteurs) recouvrent peu ou prou les zones d’utilisation légale du cannabis. Ce qui est loin d’être le cas en France, par exemple, vu que le décret du 27 mars 1953 a retiré le chanvre de la pharmacopée française. On s’est méfié de cette substance stupéfiante qu’est la résine de cannabis (laquelle est obtenue en raclant les feuilles de chanvre) que l’on trouve, la plupart du temps, sous forme de barrettes dont les couleurs varient en fonction des régions de production. On s’en inquiète comme on l’a fait de l’opium et de son dérivé, l’héroïne. Il est dommage que les usages dévoyés de cette plante aient mis à mal son utilisation en thérapie, vu qu’elle possède des vertus indéniables dans ce domaine, comme nous allons le constater.
Il y a eu glissement de sens entre les deux notions attribuées au mot « drogue ». Au sens premier du terme, une drogue est une matière première d’origine minérale, animale ou végétale servant à la préparation de remèdes médicinaux. Dans ce sens, Le dictionnaire universel des drogues simples de Nicolas Lémery (1645-1715) n’a rien du manuel de défonce récréative et festive. Le chanvre a perdu le premier de ces statuts pour devenir une drogue au sens second du terme, c’est-à-dire une substance propre à entraîner une toxicomanie à travers laquelle ce ne sont donc plus les effets thérapeutiques qui sont recherchés. Il faut dire que l’accent fut mis sur cette dérive, en particulier à travers les divers effets négatifs que cette pratique est susceptible d’engendrer : euphorie, sensation d’apaisement, somnolence, etc. Cependant, à doses plus fortes, on note des perturbations des perceptions temporelles et visuelles, et de la mémoire immédiate, une forme de léthargie, une augmentation des palpitations cardiaques, un gonflement des vaisseaux sanguins (d’où les symptomatiques yeux rouges du fumeur de shit), des sensations nauséeuses, etc. Pour toutes ces raisons, il semble difficile au chanvre d’entrer en odeur de sainteté auprès du corps médical. Et pourtant… En 1839, le professeur O’Shaughnessey de la faculté de médecine de Calcutta mit en évidence l’efficacité des extraits de cannabis contre les douleurs et les convulsions. Cela valut le droit au cannabis d’entrer dans la pharmacopée des États-Unis en 1854 en tant qu’analgésique, mais on l’en supprima dès 1941 en raison de la concurrence des opiacés et des barbituriques.
Pourtant le chanvre n’est pas avare de propriétés médicinales avérées. Mais sa nature psychotrope est effrayante : les effets hallucinatoires apparaissent dès 15 mg de Δ9 THC par inhalation, davantage, 40 mg, par ingestion, «chez les sujets non rendus tolérants par une longue consommation de chanvre », précise Jean-Marie Pelt (17). On sait maintenant que le Δ9 THC (de synthèse, comme c’est le cas aux États-Unis) entre dans les procédures de chimiothérapie anticancéreuse afin de réguler les vomissements typiques de ce type de thérapie. On l’utilise aussi pour contrer certaines affections liées au sida et faciliter l’appétit des sidéens en Grande-Bretagne ainsi que dans certains états américains. Le cannabis a aussi des effets positifs sur la sclérose en plaques (et d’autres pathologies musculaires) ainsi que sur le glaucome. En ce qui concerne la première de ces deux maladies, on s’est rendu compte que le cannabis en atténuait les symptômes (contractions et spasmes musculaires, tremblements, perte de coordination, incontinence urinaire, insomnie) et que, de plus, il retardait sa progression ! A propos du glaucome, les découvertes sont le fruit du hasard. C’est lors d’une expérience qui visait à mettre en évidence dans quelle mesure le cannabis avait des effets sur la dilatation de la pupille que les propriétés du chanvre indien pour cette affection se sont révélées. Non seulement, la pupille ne se dilate pas, comme on le croit souvent, mais elle se contracte. Cela permet donc une réduction de la pression intra-oculaire et un abaissement du taux de sécrétions lacrymales ! Au niveau du stress, on a mis en évidence les vertus anxiolytiques du chanvre. Cela permet d’aider à trouver plus facilement le sommeil sans les inconvénients des sédatifs et autres somnifères d’usage malheureusement trop courant.

Malgré toutes ces recherches et tous ces résultats, le cannabis demeure persona non grata. En particulier en France, où l’on indique que de biens meilleurs médicaments sont déjà sur le marché, sans qu’on ait besoin de s’encombrer d’une plante qui porte en elle autant de dangers que de bienfaits. Là encore, il ne s’agit que de faire une partition entre usage thérapeutique et pratique de défonce, laquelle dernière semble poursuivre le chanvre tel un spectre. Or, le chanvre, lui, n’y est pour rien. C’est l’usage qui en est fait qui pose problème au monde médical, en général. Cette frilosité toute française semble s’être dégelée en 1998. Bernard Kouchner, alors secrétaire d’état à la santé, proposa d’élaborer un rapport sur la dangerosité du cannabis, mais aussi des études susceptibles d’être mises en œuvre en ce qui concerne le champ des applications médicales du cannabis. Mais la peur des dérives et des conséquences sur le psychisme humain semble être un frein à l’accession du cannabis au rang de médicament. Aussi, la répression se poursuit-elle. Le cannabis, quels que soient ses usages, est toujours illégal en France, alors que les propriétés psychotropes de la morphine, pourtant tout aussi dangereuse, sont acceptées. On a beau apporter l’argument qui consiste à dire que la toxicité aiguë du chanvre est faible, et que c’est seulement lorsqu’elle est chronique qu’elle devient problématique, rien n’y fait, « la réputation du chanvre s’aggrave au fur et à mesure que la science explore sa chimie et sa pharmacologie. Sans égaler, tant s’en faut, le danger des autres poisons de l’esprit, on doit néanmoins le considérer comme un de ces agents ‘déstructurants’, dont l’impact répété ne peut qu’aggraver la fragilité du psychisme » (18). Selon ce prédicat, le chanvre ne semble pas prêt d’être, à nouveau, autorisé à la vente libre en France. Il y a de bonnes raisons d’en maintenir l’interdiction, et d’autres qui sont, semble-t-il, un peu moins bonnes… Jean-Marie Pelt s’inquiétait de ce que l’autorisation du chanvre n’amène d’emblée l’héroïne comme première expérience, expliquant qu’une autorisation désacraliserait le produit et son usage, ce qui, de fait, ferait s’effondrer son prestige. Raisonnement pour le moins étonnant, manquant selon moi, de nuance : qu’y a-t-il de sacré dans « l’art » de la défonce à l’occidentale ? Le fumeur de shit n’est-il pas au yogi ce qu’est Lipton à la cérémonie japonaise du thé ?

Plante herbacée annuelle, le chanvre est constitué d’une rude et rêche tige, verte et ligneuse, dont la hauteur varie, selon le climat, de un à six mètres. Quelque peu ramifié, le chanvre porte des feuilles longuement pétiolées : on les dit palmatiséquées. Composées et digitées, les feuilles du chanvre, lorsqu’elles atteignent leur pleine maturité, sont formées de folioles à grosses dents, dont la centrale est aussi la plus longue, alors que de part et d’autre, les folioles latérales (au nombre de 6 à 8), diminuent de taille progressivement.
De même que l’ortie, le chanvre est une plante dioïque fleurissant généralement de juin à août. Sur les pieds femelles, l’on voit des fleurs sans pétale de couleur verte, réunies en épillets à l’aisselle des feuilles. Presque sessiles, elles se distinguent des fleurs mâles disposées en grappes lâches et axillaires. Une fois les fleurs femelles fécondées, les pieds mâles disparaissent, laissant le soin aux dames chanvre de mettre au monde des akènes contenant une seule graine blanchâtre, le chènevis.

Contrairement à ce qu’annonce le cartouche en bas à gauche de cette page des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, il ne s’agit pas là d’un pied de chanvre mâle mais d’un pied femelle. La seconde illustration extraite du même ouvrage, et que l’on trouvera en contrebas, représente donc un pied de chanvre mâle.

Le chanvre en phytothérapie

Nous avons déjà dit l’essentiel au sujet des implications du Cannabis sativa var. indica en médecine, nous n’irons pas au-delà, mais présenterons néanmoins usages et propriétés de manière synthétique, ainsi que quelques données propres à la biochimie de cette plante, en particulier des sommités fleuries des pieds femelles dont est extraite la résine dite de cannabis (19). Elle contient divers agents dont le cannabinol, le cannabidiol, la cannabine, qui, malgré leur nom, sont parfaitement inoffensifs et, semblerait-il , peu impliqués dans l’activité thérapeutique du chanvre indien, dont les principaux responsables sont une soixantaine de cannabinoïdes dont le plus célèbre, le Δ9 tétrahydrocannabinol, est plus connu sous le sigle THC. Par ailleurs, il est possible d’employer les feuilles et les semences du chanvre cultivé dénué d’effet psychotrope, puisque depuis 1990 sa culture est de nouveau autorisée en France, offrant par là même l’opportunité d’user de ses graines et de l’huile végétale qui en est tirée, tant d’un point de vue alimentaire que thérapeutique. Dans les feuilles et les sommités fleuries de ce chanvre cultivé, on trouve des flavonoïdes, de la choline, de l’acide cannabidiolique, ainsi qu’une essence aromatique qui semble expliquer une partie de l’action médicinale de la plante. Obtenue par hydrodistillation de la plante fraîche, l’huile essentielle de chanvre cultivé est un produit peu courant, dont la rareté s’explique par un rendement faible (0,5 à 1 %), ainsi qu’une littérature malgré tout pusillanime à l’endroit du chanvre quand bien même il s’agit du chanvre cultivé. Rappelons qu’au sujet du Cannabis sativa var. indica « il est bien difficile, en effet, de faire état d’études cliniques et épidémiologiques sérieuses dans la mesure où la législation de la plupart des pays avancés va jusqu’à interdire toute recherche sur le cannabis », déplorait Jean-Marie Pelt (20), ce qui, bien entendu, facilite les objections des contempteurs d’autant. Bref, l’huile essentielle de chanvre cultivé est en vente libre en France. Issue de chanvre provenant de France, de Grande-Bretagne, de Suisse, etc., elle se caractérise par un parfum et une saveur fort agréables, le tout porté par une majorité de monoterpènes : 70 %, dont α-pinène (11 %), β-pinène (4 %), myrcène (30 %), β-ocimène (8 %), terpinolène (11 %). Ainsi qu’une belle portion de sesquiterpènes : 25 %, dont, chose remarquable, pas loin de 15 % de β-caryophyllène et un peu moins d’α-humulène (4 %). Elle ne contient pas de THC.
Quant au grain de chanvre, le chènevis donc, il doit être « gros, lisse, noirâtre et pesant » : tels sont les indices d’une semence de qualité selon Cazin. La graine de chanvre cultivé contient environ 35 à 40 % d’une huile végétale qu’on exposera plus en détails ci-après, mais aussi des substances albuminoïdes (20 à 25 %), des matières résineuses, des protéines (édestine), une flopée de vitamines (A, B1, B2, B6, C, D, K…) et de sels minéraux (potassium, calcium, fer, etc.).
Pressées à froid, les graines de chènevis permettent d’obtenir une huile végétale fluide et « sèche », d’une belle couleur vert émeraude profond, au goût de noisette et à la forte valeur diététique, trouvant un usage comme huile d’assaisonnement (à cru, seulement), en raison de ses nombreux acides aminés et de sa composition biochimique que voici :

  • Acides gras saturés (palmitique et stéarique) : 8 %
  • Acides gras insaturés : 75 à 88 %
    – acide linoléique : 55 %
    – acide linolénique : 17 %
    – acide oléique : 14 %
    – acide γ-linolénique : 2 %

Il s’agit là d’une huile que l’on rencontre de plus en plus fréquemment et qui n’était, il y a encore à peine un siècle, presque exclusivement consommée qu’en Russie. Dans les années 1850, le docteur Cazin se demandait si on ne pourrait pas, « en médecine, substituer l’huile de chènevis à celle d’amandes douces » (21). Pourquoi ne pas lui répondre que oui ?

Propriétés thérapeutiques

  • Analgésique, sédatif, apaisant, relaxant, narcotique, anxiolytique, antispasmodique
  • Diurétique, sudorifique
  • Anti-inflammatoire
  • Laxatif, antivomitif puissant
  • Abaisse la tension artérielle
  • Immunodépresseur
  • Antimitotique, anticancéreux
  • Huile essentielle : anti-infectieuse à large spectre d’action, calmante, inductrice du sommeil… (à creuser)
  • Huile végétale : hydratante, régénérante, revitalisante, assouplissante cutanée, abaisse le taux de cholestérol, tarit la lactation
  • Chènevis : diurétique, emménagogue

Usages thérapeutiques

  • Douleurs et affections douloureuses : ulcère et cancer du tube digestif, douleurs menstruelles, douleurs liées à l’accouchement, à l’arthrite, aux rhumatismes, à la goutte, névralgie
  • Troubles de la sphère vésico-rénale : cystite chronique, paralysie vésicale, névralgie urétrale, catarrhe vésical, colique néphrétique, inflammation des voies urinaires, rétention d’urine, gonorrhée, blennorragie
  • Troubles de la sphère respiratoire : asthme, emphysème, bronchite chronique
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : phlegmasie gastro-intestinale, colique de plomb
  • Troubles du système nerveux : stress, anxiété, hystérie, neurasthénie, cauchemars, chorée, épilepsie
  • Affections cutanées : dartre, abcès, furoncle ; huile végétale : psoriasis, eczéma, croûte de lait, peaux sèches, irritées, fatiguées, rougies, soins capillaires (apporte brillance, souplesse, vigueur aux cheveux ; en général, l’huile végétale de chanvre cultivé favorise le peignage)
  • Dysménorrhée
  • Migraine, maux de tête
  • Malaise consécutif aux séances de chimiothérapie

Modes d’emploi

  • Infusion des sommités fleuries fraîches de chanvre cultivé.
  • Cataplasme de feuilles fraîches de chanvre cultivé.
  • Teinture-mère.
  • Infusion de chènevis concassé.
  • Macération vineuse (vin rouge) de chènevis.
  • Huile végétale : en interne (comme huile de table, support des huiles essentielles), par voie cutanée (elle permet l’élaboration de liniments, de préparer des onguents et des cérats, etc.).
  • Huile essentielle : voie orale, voie cutanée (massage, friction), olfaction, diffusion atmosphérique.

Pour finir, mentionnons cette méthode originale tirée de la vieille pharmacopée des campagnes : contre l’acné, une ancienne croyance indique qu’il faut se rouler dans un champ de chanvre quand il est encore couvert de la rosée du matin ! Plus simplement, pour faire « sécher le mal », on pouvait se contenter de porter un fil de chanvre au poignet. Cela me semble plus discret, la première méthode risquerait de vous faire passer pour un maboul, ce qui aggraverait encore la réputation du chanvre qui n’a pas besoin de cela ^_^.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

  • La récolte du chènevis se déroule du mois d’août au mois d’octobre, mais la culture en est réglementée : « en France, la mise en culture sans autorisation est assimilée à du trafic de stupéfiants et interdite par la loi. La germination du chènevis est soumise à l’accord de la fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC), basée au Mans. Les variétés de chanvre industriel doivent avoir une teneur en THC inférieure à 0,2 %. Seule une vingtaine de cultivars sont légalement éligibles à la culture » (22). Comme on le voit, tout cela est bien encadré, ne vous avisez donc pas de substituer du chanvre à un carré de choux, vous pourriez être inquiété parce que, passant au regard de la loi, pour un potentiel teufeur.
  • Cette culture du chanvre se destine à au moins deux usages bien distincts :
    – la production de chènevis : aliment des oiseaux bien connu, son expression permet, comme nous l’avons vu plus haut, d’obtenir une huile végétale alimentaire, thérapeutique et industrielle (éclairage, fabrication de peintures, d’encres, de vernis, étant une huile végétale très siccative) ;
    – la production de fibres, avec lesquelles on élabore du papier (la Bible de Gutenberg de 1491 a été imprimée sur du papier de chanvre), de la ficelle et de la corde, mais surtout des textiles, l’industrie de la toile et du tissu ayant trouvé dans le chanvre un compagnon de travail très sûr. Dérivé du persan kanab, le mot cannabis reflète aujourd’hui davantage les usages illicites qu’on fait du Cannabis sativa var. indica que ceux qui prévalurent dans l’industrie chanvrière. Or il est intimement lié à la culture textile du chanvre, puisqu’en grec cannabis signifie « eau croupissante », non seulement parce que cette plante se complaît dans les lieux où l’eau stagne, mais aussi parce que sa préparation oblige au rouissage, longue épreuve de macération des fibres de chanvre pendant une dizaine de jours. En effet, tout comme le lin, le chanvre, après avoir été passé sur le veilloir pour y être teillé (broyage des tiges du chanvre pour en briser les parties ligneuses), est macéré, ce qui, dans le même temps, fermente les fibres brutes, lesquelles sont par la suite peignées et assemblées. Au Moyen-Âge, ce chanvre textile qu’on utilisait à l’ordinaire, portait le nom de canava, ayant par la suite donné le plus actuel canevas qui, depuis, n’est plus nécessairement fait de chanvre, mais véhicule toujours l’idée d’un plan qui ébauche seulement les grandes lignes sans entrer dans les détails : en cela, le canevas de chanvre se rapproche assez de la bure par le fait qu’ils sont tous les deux l’objet d’un travail qui, peu soigné, est dit grossier. Concernant les textiles à base de chanvre, cette image semble avoir perduré, surtout à travers les premiers jeans qui n’étaient, au début du moins, pas encore confectionnés dans du coton mais dans du chanvre. Or, le jeans, initialement, c’est un vêtement rustaud, celui du travailleur de force, sans finesse. Pourtant, quand il est finement travaillé, le chanvre textile surpasse de beaucoup le jute (23), « on en compose aussi des tissus plus délicats, dont la blancheur, la finesse le disputent aux étoffes de lin » (24). Les tissus plus résistants formaient, quant à eux, les toiles des navires qui accostaient aux ports picards ou provençaux entre autres. D’ailleurs, il reste un exemple célèbre de cette histoire ancienne : la Cannebière, à Marseille, était auparavant une chènevière ou canebière, en provençal, chanvre se disant canebier. Autrefois, chacun en France possédait sa petite chènevière pour se fournir en cordages, d’où son emploi dans nombre de remèdes traditionnels. On préconisait autant les graines, les feuilles que les étoupes ou les cordes, pour soigner divers maux, du lumbago à l’insomnie, en passant par les infections uro-génitales.
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    1. Ce bhang, consommé en Inde, est un mélange de sommités mâles et femelles, substance provoquant l’ivresse et que les Iraniens de l’Antiquité appelaient bangha, un mot signifiant « chanvre », se rapprochant du bangue des Ouzbèkes. La lexicographie du chanvre est très vaste, on recense à ce jour plus de 350 mots qui désignent celle que, très prosaïquement, en France, on appelle tout simplement « herbe » ou « shit » (= merde) s’il s’agit de la résine de cannabis. Au Maroc, il porte le nom de kif (ou kief), de tarouki (ou takrouri) en Tunisie. Puis il y a la ganja (ou ganjah) composée des fleurs du chanvre indien, préparation assez proche de la plus célèbre marijuana (ou marihuana, marie-jeanne, etc.), constituée autant des sommités fleuries que des feuilles du chanvre. Enfin vient le haschisch (ou haschich, hachisch, hachish, hachich, etc., qui ne sont pas autre chose que des variantes orthographiques), c’est-à-dire la résine de cannabis qu’on appelle encore chara (ou charas, autrement dit la « merde »), etc. Cette résine est obtenue soit en roulant les sommités fleuries entre les mains, soit en les battant sur un voile à mailles très fines pour en retirer la résine. Celle-ci est ensuite travaillée pour former des plaquettes et des barrettes de couleur brun verdâtre ou parfois plus noirâtre, certaines présentant une estampille gouvernementale pour rassurer le consommateur sur la bonne qualité du produit. Achevons cette brève liste par le maslac (Turquie, Afghanistan…) et le dawamesk, préparation plus élaborée puisqu’à une base graisseuse, on ajoute du miel, des pistaches concassées et de la résine de cannabis : c’est la fameuse confiture au haschisch qu’évoquèrent les membres du club des Haschischins.
    2. Jacques Brosse, La magie des plantes, p. 204.
    3. Ibidem, p. 206.
    4. André Soubiran & Jean de Kearny, Le petit journal de la médecine, p. 127.
    5. Ibidem, p. 191.
    6. Jacques Brosse, La magie des plantes, p. 202.
    7. François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, p. 251.
    8. Jean-Marie Pelt, Drogues et plantes magiques, pp. 173-174.
    9. Dans son œuvre, Rabelais désigne le chanvre sous le nom de pantagruélion : il y sert à confectionner les cordes avec lesquelles on pendait les hommes condamnés par Pantagruel.
    10. Nadine Cretin, Fête des fous, Saint-Jean et Belles de mai, p. 38.
    11. Angelo de Gubernatis, La mythologie des plantes, Tome 2, p. 59.
    12. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 242.
    13. Jacques Brosse, La magie des plantes, p. 208.
    14. Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, p. 50.
    15. Charles Baudelaire, Les paradis artificiels, p. 99.
    16. Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l’Antiquité, p. 125.
    17. Jean-Marie Pelt, Drogues et plantes magiques, p. 178.
    18. Ibidem, pp. 126-127.
    19. La résine est présente autant chez Cannabis sativa que chez Cannabis sativa var. indica, mais, de l’un à l’autre, sa quantité et sa qualité diffèrent : le chanvre cultivé produit un peu de résine, 1 à 2 %, essentiellement constituée de cannabidiol et d’acide cannabidiolique, alors que le chanvre indien peut former jusqu’à 30 % d’une résine aux fortes proportions de tétrahydrocannabinols. Il s’agit donc de deux produits rigoureusement distincts.
    20. Jean-Marie Pelt, Les nouveaux remèdes naturels, p. 126.
    21. François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, p. 252.
    22. Wikipédia.
    23. Le jute est tiré de deux plantes : Corchorus olitorius (jute rouge) et Corchorus capsularis (jute blanc) appartenant à des familles botaniques différentes mais obéissant à la même fonction « textile » (fabrication de toiles, sacs, cordes, filets, etc.).
    24. François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, p. 251.

© Books of Dante – 2019