Dr Christian SUEUR, psychiatre,
GRECC (Groupe de Recherches et d’Etudes Cliniques sur les Cannabinoïdes)
Août 2018
Dès 1999, dans le rapport « Marijuana and Medicine : Assessing the Science Base », l’Académie de Médecine américaine affirmait le caractère thérapeutique du cannabis chez les patients atteints du SIDA : « The profile of cannabinoid drugs effects suggest that they are promising for treating wasting syndrome in AIDS patients. Nausea, appetite loss, pain and anxiety are all afflictions of wasting, and all can be mitigated by marijuana. Although some médications are more effective than marijuana for these problems, they are not equally effective in all patients. A rapid-onset (that is, acting within minutes) delivery system should be developped and tested in such patients. (L’utilisation du Volcano, et des sprays transmuqueux, est alors particulièrement adaptée dans ces indications).
L’ingestion orale remonte au début des années 80 aux USA; la prise orale est assez efficace pour stimuler l’appétit, augmenter la qualité du sommeil, et pour une longue analgésie conseillée aux patients atteints du VIH/Sida.
Deux cannabinoïdes de synthèse, en comprimés ou gelules, produits par l’industrie pharmaceutique, ont principalement été utilisés :
- Dronabinol (Marinol®) : THC synthétique, utilisé aux USA depuis 1985.
- Nabilone (Cesamet®): analogue synthétique du THC, commercialisé depuis 1983, et prescrit depuis cette époque, particulièrement en Angleterre, dans la seule indication des nausées et vomissements dans le cadre des chimiothérapies anti-cancéreuses, en cas d’échec des autres traitements antiémétiques.
Depuis peu, un nouveau médicament (en spray sublingual transmuqueux) est diffusé dans de nombreux pays par la compagnie GW-Pharmaceutical ; il s’agit du :
- Nabiximol (Sativex®) : 27 mg/ml de delta-9-THC + 25mg/ml CBD chaque spray délivre 2,7 mg de THC et 2,5 mg de CBD; l’administration « moyenne » est de 8 à 12 spray par jour (dans la sclérose en plaque).
Les études de cas démontrent depuis le début des années 1990 que de nombreuses personnes malades du Sida utilisent du cannabis pour contrôler les nausées, l’anorexie et la douleur, et signalent des effets positifs sur l’humeur.[1]
L’utilisation des « vaporiseurs » limite largement l’inhalation de substances toxiques (benzène, toluène, monoxyde de carbone…).
La revue « The medical use of cannabis for reducing morbidity and mortality in patients with HIV/AIDS », de E.E. Lutge, A. Gray, N. Siegfried, Cochrane Database Systematic Review, 2013 Apr 30, étudie 7 études rapportées dans 8 publications.
Toutes ces études étaient randomisées et contrôlées. Toutes les études étaient de relativement courte durée (21 à 84 jours). Les études avec du THC étaient difficilement conduites en double aveugle (du fait des effets psychotropes sensibles), alors que cette technique était facilitée par l’emploi du Dronabinol (Marinol®).
Les résultats mettaient en avant : augmentation du poids, amélioration de l’appétit, diminution des nausées et des vomissements, amélioration des performances physiques, et amélioration de l’humeur. Les effets indésirables étaient rares.
Mais, globalement, cette méta-analyse ne conclue pas, de façon épidémiologiquement quantifiable, à une nette amélioration globale de la morbidité.
Par contre, de nombreux travaux, chez les patients atteints du sida, montrent bien l’amélioration de l’appétit, une assimilation accrue de calories et une prise de poids.[2]
« Une étude menée pendant six semaines auprès de 139 malades du sida a permis d’étendre les applications du Marinol® pour lutter contre la perte de l’appétit (anorexie) ou la maigreur extrême (cachexie) des patients[3] Comparé au placebo, le Marinol® a stimulé l’appétit et a réduit la perte de poids. De plus, il a atténué les nausées et amélioré le moral des participants à l’étude.
Une enquête menée par l’Association allemande d’aide aux malades du sida a permis d’étudier 13 autres cas. Sur la question de leurs expériences personnelles en matière de consommation de cannabis, 55 % des personnes interrogées ont déclaré avoir une grande expérience, 16 % peu d’expérience et 29 % aucune expérience[4] (). Parmi les consommateurs de cannabis expérimentés, 72 % ont jugé l’effet du cannabis positif, 21 % parfois positif et parfois négatif et 7 % seulement négatif. En résumé, les patients atteints du sida utilisent surtout du cannabis pour réduire les angoisses et les tensions, pour retrouver de l’appétit et du poids ainsi que pour atténuer les douleurs. »[5]
« Un groupe de scientifiques internationaux a réalisé une étude sur des patients atteints du HIV et a noté que ces derniers considèrent le cannabis médical plus efficace que d’autres médications destinées à traiter les symptômes de l’anxiété, de la dépression, de la fatigue, de la diarrhée, des nausées et de neuropathie secondaire (douleur nerveuse). Cette étude a porté sur 775 patients originaires des États-Unis, d’Afrique, et de Porto-Rico. La comparaison confrontait le cannabis à des médications prescrites et vendues en pharmacie.
Les participants ont été questionnés pendant deux ans, et 27 % d’entre eux ont déclaré utiliser le cannabis à des fins médicales. Les auteurs ont écrit que l’usage du cannabis « se révélait légèrement plus efficace que les antidépresseurs prescrits en cas d’anxiété et de dépression, que l’imodium pour la diarrhée, que les médicaments vendus en pharmacie pour la fatigue et les antiépileptiques et les traitements de la neuropathie. Le cannabis était perçu comme légèrement moins efficace pour les nausées que les médicaments prescrits ou vendus en pharmacie. » Ils ont conclu que le cannabis « est perçu par ses usagers comme étant au moins aussi efficace que les médicaments prescrits pour la gestion des symptômes. »[6]
(cf IACM : http://www.cannabis-med.org/french/studies.htm cité par UFCM ICare)
D’autres études mettent en avant des effets tout à fait positifs avec du cannabis végétal fumé ou vaporisé, sur les douleurs neuropathiques chez les patients HIV/AIDS traités[7]. Citons en particulier :
- L’étude de Donald Abrams et coll [8]:
Dans une étude clinique menée à l’hôpital général de San Francisco, le cannabis, comparé au placebo, a permis de réduire significativement l’intensité des douleurs neurologiques chez 50 patients VIH. Les patients ont été divisés au hasard en deux groupes. Ceux du premier groupe ont fumé 3 cigarettes de cannabis (3,56 % de THC ce qui équivaut à peu près à 25 mg de THC) par jour pendant cinq jours. Pareil pour les participants du deuxième groupe qui, en revanche, ont fumé des cigarettes à base d’un placebo. Tous les participants ont déclaré déjà avoir consommé du cannabis. 31 participants ont été traité au préalable avec d’autres antalgiques, dont des opiacés et de la gabapentine, qu’ils ont continué de prendre à des doses égales au cours de l’étude.
Le cannabis a réduit les douleurs au quotidien de 34 % (taux moyen), comparés aux 17 % dans le groupe témoin. Une réduction des douleurs de plus de 30 % a été observée par 52 % des patients du premier groupe et par 24 % du deuxième groupe. Le cannabis a également réduit les douleurs dans deux modèles, provoquées de manière expérimentale, et n’a pas été efficace dans un troisième. Des effets secondaires indésirables ont davantage été observés chez les patients du premier groupe. Or aucun patient n’a indiqué des effets secondaires graves et personne n’a arrêté l’étude à cause de ceux-ci. Les chercheurs ont conclu que le « cannabis a été bien toléré et a calmé efficacement les douleurs neurologiques dans la neuropathie sensorielle associée au VIH. Les résultats sont comparables à ceux obtenus avec des médicaments administrés par voie orale pour traiter les douleurs neuropathiques. » (« Cannabis reduced experimentally induced hyperalgesia to both brush and von Frey hair stimuli (p < or = 0.05) but appeared to have little effect on the painfulness of noxious heat stimulation. No serious adverse events were reported. Smoked cannabis was well tolerated and effectively relieved chronic neuropathic pain from HIV-associated sensory neuropathy. The findings are comparable to oral drugs used for chronic neuropathic pain. »)
Les douleurs neuropathiques étaient provoquées par une lésion nerveuse. Dans cette étude, les douleurs étaient dues à l’infection du VIH, aux médicaments pour traiter l’infection, voire les deux.
- Ellis R.J. et coll : « Des chercheurs de l’université de Californie de San Diego (États-Unis) ont étudié les effets du cannabis fumé chez 34 patients VIH, dont 28 qui ont terminé l’étude. Tous les patients souffraient de douleurs neuropathiques qui persistaient malgré l’administration de traitements antalgiques. [9]
L’étude versus placebo a été organisée comme suit : lors des phases de traitement, les patients ont fumé 4 fois par jour des cigarettes de cannabis avec une teneur de 1 à 8 % de dronabinol et des placebos. Les patients ont suivi deux phases de 5 jours avec traitement, interrompues par 2 semaines sans traitement.
Chaque premier jour d’une phase de traitement servait à définir le dosage pour chacun des patients, en commençant par une cigarette contenant 4 % de dronabinol. Ensuite, le dosage a été progressivement augmenté, ou réduit, en fonction des effets secondaires et de la douleur.
En parallèle de l’étude, les 34 patients ont continué de prendre leur traitement antalgique qui, pour 22 personnes, était composé d’opiacés et, pour 21 personnes, d’anticonvulsivants.
La modification de l’intensité des douleurs a été mesurée sur l’échelle DDS (Descriptor Differential Scale).
Comparés au placebo, les résultats enregistrés avec le cannabis ont révélé une réduction significative de l’intensité des douleurs, c’est-à-dire une amélioration chez 46 % des 28 patients ayant terminé l’étude et une réduction des douleurs de plus de 30 % avec le cannabis, comparés aux 18 % avec le placebo. Pendant la phase avec traitement (cannabis fumé), la plupart des patients ont reçu du cannabis dosé à 2 % de THC (n = 9) et 4 % de THC (n = 10), tandis que le dosage avec le placebo a été poussé au maximum, c’est-à-dire jusqu’à 8 % (n = 26). Les effets secondaires enregistrés ont été généralement faibles à moyennement fort, sauf pour deux patients chez qui ils ont été très forts. Les auteurs de l’étude ont conclu que « le cannabis fumé était généralement bien toléré et efficace pour réduire les douleurs ne répondant pas à d’autres médications et s’il est associé à un traitement antalgique chez des patients atteints du VIH et d’une polyneuropathie distale à prédominance sensitive ».
(cf IACM : http://www.cannabis-med.org/french/studies.htm, cité par UFCM ICare).
Une revue de la littérature sur les traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques sur la douleur chronique chez les patients HIV[10] réalisée en 2016, s’étonne qu’elle n’ait retrouvée, dans le cadre de ses critères d’inclusion classiques, qu’une seule étude « contrôlée » avec du cannabis fumée, celle de Donald Abrams et coll., alors là même que de nombreux états américains reconnaissent l’indication du cannabis dans les douleurs chroniques chez les patients HIV.
La neuropathie répond assez bien aux chemotypes forts en CBD; les variétés de cannabis riches en CBD sont également efficaces pour réduire les symptômes du stress et de l’anxiété.
De nombreuses études démontrent aujourd’hui que l’usage de cannabis est associé avec une réduction de l’usage d’opioïdes chez les patients avec Sida.[11]
D’autres études montrent que, globalement l’usage thérapeutique du cannabis chez les patients HIV+ améliore le taux de compliance au traitement anti-rétroviraux (du fait de la diminution des effets secondaires liés à ces traitements). Ainsi, des chercheurs américains[12] ont effectué des expériences sur les effets de la consommation de cannabis sur la poursuite du traitement antiretroviral (ARV) chez les patients séropositifs. 252 patients participèrent au sondage. 175 reçurent un ARV ; 168 des sujets de cette étude produiront des informations quant au suivi du traitement ARV ; 41 de ces sujets (parmi les 168 soit 24%) consommaient concomitamment du cannabis. Il n’y a pas eu de corrélation entre la poursuite de la thérapie et la consommation de cannabis.
Mais, parmi les séropositifs soufrant de nausées, la probabilité de continuer le traitement antiretroviral alors qu’ils consommaient du cannabis, était 3 fois plus importante que s’ils n’en consommaient pas.[13]
Au Canada, dans l’Ontario, environ un patient sur trois atteint du VIH utilise du cannabis pour raisons médicales, selon une étude présentée lors de la conférence 2003 de l’Ontario HIV Treatment Network. Sur tous les habitants de l’Ontario positifs au VIH, 29% utilisent la marijuana médicalement – soit presque le double comparé aux 14 % dans l’étude réalisée en Colombie Britannique en 2001. Les principaux objectifs étaient la reprise de poids ou l’augmentation de l’appétit, l’aide au sommeil et le soulagement des nausées et des vomissements. De façon significative, plus de femmes que d’hommes (45 % contre 5 %) utilisent cette substance pour contrôler la douleur (Source : Medical Post du 25 novembre 2003).
(cité par UFCM Icare ).
Effets des cannabinoïdes sur l’immunité :
Les études portant sur l’utilisation de cannabinoïdes thérapeutiques (THC synthétique ou Marinol®) dans le Sida, ne montrent aucune diminution de l’immunité.[14]
De même, en 2011, « un groupe de chercheurs de l’Université de Louisiane, à la Nouvelle Orléans, avait déjà publié une étude[15] indiquant que pour des singes rhésus infectés par le « virus d’immunodéficience acquise simiesque » (l’équivalent animal du virus du SIDA), le THC n’affectait pas la charge viral pendant les premiers stades de l’infection ».[16]
Par contre, des études récentes montrent que les cannabinoïdes arrêtent la propagation du virus HIV durant des stades avancés de la maladie[17].
C.M. Costantino et coll, de la Mount Sinai School of Medicine, à New York (USA) « ont ainsi découvert que les cannabinoïdes liés aux récepteurs CB2 activent d’autres récepteurs de certaines cellules immunitaires, ce qui pourrait entraver le Virus du Sida dans les étapes avancées de la maladie. (…) Le virus pénètre la cellule en utilisant un récepteur-signal appelé CXCR4. En traitant les cellules avec un cannabinoïde, ce signal est bloqué et l’infection s’arrête. »[18]
D’autres études montrent également l’effet positif des cannabinoïdes et de leur interaction avec les récepteurs CB2, sur l’immunité.[19]
La dimension anti–inflammatoire du cannabis et des cannabinoïdes semble, elle jouer un rôle positif dans le « ralentissement » de l’évolution de la maladie, dans ses composantes neurologiques : en effet, il est maintenant prouvé que les cannabinoïdes, y compris le THC, peuvent décélérer le processus de production de monocytes périphériques, qui témoigne de la neuro-inflammation associée au HIV.[20]
L’étude de A.D. Thames et coll[21] montre également un effet thérapeutique positif du cannabis à la fois sur l’immunité, et sur le fonctionnement neurocognitif : « HIV+MJ users demonstrated lower viral load and higher CD4 count than non users. The current study findings extend the literature by demonstrating the complex relationship between HIV status and MJ use on neurocognitive and clinical outcomes. »
Des résultats similaires sont rapportés dans la publication de V. Purohit et coll[22] : « It is suggested that CB2 agonists may further attenuate HAND (Associated neuro-cognitive disorders) in HIV-infected patients on HAART (Highly active antiretroviral therapy). In addition, CB2 activation may also blunt brain injury by attenuating drug addiction. »
Dans le champ neuro-cognitif, « agressé » par le VIH et ses traitements, de nombreux travaux, essentiellement d’origine asiatique, montrent un effet thérapeutique neuroprotecteur des cannabinoïdes sur le cerveau.[23]
Selon une étude menée par des scientifiques du centre Beth Israel Deaconess Medical Center de l’Harvard Medical School, et de l’université Northeasten de Boston aux États-Unis, les cannabinoïdes qui activent les récepteurs cannabinoïdes peuvent inhiber la transmigration de certaines cellules immunitaires (monocytes) par la barrière hémato-encéphalique (BHE). Ils diminuent aussi la perméabilité des cellules endothéliales qui tapissent les petits vaisseaux sanguins dans le cerveau (cellules endothéliales micro-vasculaires (CEMV)). Les auteurs ont souligné qu’il a été démontré pour la première fois que « les agonistes cannabinoïdes peuvent rétablir l’intégrité des CEMV et de la BHE suite à une lésion par le VIH-1-Gp120 ». Ces études pourraient conduire à de meilleures stratégies quant aux modalités de traitements basés sur des pharmacothérapies aux cannabinoïdes qui ciblent la barrière hémato-encéphalique à la suite d’une infection cérébrale par le VIH-1.[24]
On sait que l’infection par le VIH-1 provoque des effets considérables sur le système immunitaire et sur le système nerveux. On observe souvent une rupture de la barrière hémato-encéphalique chez les patients atteints par le VIH associé à la démence. Les produits cellulaires et les protéines virales sécrétées par les cellules infectées par le VIH-1-Gp120 jouent un rôle important dans l’inhibition de la barrière hémato-encéphalique et le développement d’une démence associée au VIH. Les cellules endothéliales micro-vasculaires constituent un composant majeur de la barrière hémato-encéphalique. Les chercheurs ont utilisé des cellules endothéliales micro-vasculaires et certaines cellules nerveuses (astrocytes humains) comme système modèle pour la barrière hémato-encéphalique chez l’homme.
Etudes cliniques en cours (2018) :
http://www.cannabis-med.org/studies/study.php
- Cannabis Use is Associated with Lower Odds of Prescription Opioid Analgesic Use Among HIV-infected Individuals with Chronic Pain,
SOHLER N.L., STARRELS J.L., KHALIDL., BACHHUBER M.A., ARNSTEN J.H. et al.,
Open Study :
« Medical cannabis legislation might reduce the need for opioid analgesics for pain management ».
- Heavy Cannabis Use Associated with Reduction in Activated and Inflammatory Immune Cell Frequencies in Antiretroviral Therapy-Treated Human Immunideficiency Virus-Infected Individuals,
MANUZAK J.A. et al.,
Open Study :
« Heavy Cannabis use in patients with HIV is associated with improved immune function ».
- HIV-infected cannabis users have lower circulating CD16+ monocytes and IFN-γ-inducible protein 10 levels compared with non-using HIV patients,
RIZZO M.D. et al.
Controlled Study :
« Cannabis may slow inflammation of the brain in patients with HIV and may maintain cognitive performance ».
Une revue systématique de la littérature a été effectuée, pour la Cochrane Library (Cochrane Database of Systematic Reviews), en 2013, par E.E. LUTGE, A. GRAY et N. SIEGFRIED, intitulée « The medical use of cannabis for reducing morbidity and mortality in patients with HIV/AIDS ».
Les auteurs sont médecin de santé publique, pharmacologue, psychiatre, épidémiologiste, dans des Universités d’Afrique du Sud.
Les dimensions principales recensées concernent :
- la mortalité (HIV-related, all-cause)
- la morbidité (fréquence, type et durée des épisodes infectieux opportunistes, incidence du Sida, les admissions à l’hôpital, et les autres maladies intercurrentes).
Les dimensions « secondaires » sont :
- l’expérience subjective de l’appétit (self-reported scoring system et échelles analogiques visuelles)
- l’expérience subjective des nausées (self-reported scoring system, et échelles analogiques visuelles pour le nombre la durée et la sévérité des épisodes)
- l’expérience subjective de l’humeur (questionnaires standards, interview et self-reported scoring system)
- l’expérience subjective de la douleur (self-reported scoring system et échelles analogiques visuelles)
- l’expérience subjective de la qualité de vie (à l’aide de questionnaires, d’interviews, ou de self-reported scoring system)
- l’expérience objective de l’appétit (using recall of dietary intake and/or analysis of caloric intake)
- anthropométrie et mesures corporelles (poids et changements de poids, index de masse corporelle, pourcentage de graisse corporelle and lean body masse)
- marqueurs nutritionnels immunologiques (hémoglobine, albumine et pré-albumine sérique, NFS, glucides)
- charge virale (HIV RNA copies per ml de plasma)
- marqueurs de l’effet sur le système immunitaire (comptage des CD4, pourcentage des lymphocytes, comptage CD8…)
- fonctions cognitives (tests psychométriques)
- fonction respiratoire (si le cannabis est fumé, taux de flux expiratoire)
- effets sur la pharmacocinétique des traitements antirétroviraux
- développement d’une dépendance ou d’autres effets adverses psycho-sociaux.
Mesures des effets indésirables :
- mesures fonctionnelles de l’apprentissage, de la mémoire de la vigilance et des performances psychomotrices
- incidence des effets secondaires spécifiques du cannabis (anxiété, hypertension, hypotension, tachycardie, euphorie, vertiges, états modifiés de conscience…)
Nous proposons de reprendre ces items, pour évaluer les effets therapeutiques du traitement.
Propositions de traitements :
Sativex ®:
- Produit en Angleterre par GW Pharma: il contient à la fois du THC et du CBD, extraits du cannabis
- les flacons pulvérisateurs (usage transmuqueux sub-lingual) contiennent 27 mg/ml de delta-9-THC + 25mg/ml CBD
- chaque spray délivre 2,7 mg de THC et 2,5 mg de CBD
- l’administration « moyenne » est de 8 à 12 spray par jour (dans la sclérose en plaque).
Marijuana médicale : Bedrocan® :
- Bedrocan® contient 18 % de THC et < 1 % de CBD
- Bedrobinol® : 13,5 % de THC et < 1 % de CBD
- Bediol® :6 % de THC et 8 % de CBD
- Bedica® : 14 % de THC et < 1 % de CBD.
BIBLIOGRAPHIES :
https://www.cannabis-med.org/french/studies.htm
Etudes cliniques VIH/Sida ; nausées et vomissements :
Études non contrôlées
Cannabis (fumé)
- de JONG B.C., PRENTISS D., McFARLAND W., MACHEKANO R., ISRAELSKI D.M. : Marijuana use and its association with adherence to antiretroviral therapy among HIV-infected persons with moderate to severe nausea, J Acquir Immune Defic Syndr, 2005, 38, 1, 43-6.
Rapports de cas, enquêtes
Cannabis (fumé)
- WOOLRIDGE E., BARTON S., SAMUEL J., OSORIO J., DOUGHERTY A., HOLDCROFT A. : Cannabis use in HIV for pain and other medical symptoms, Journal of Pain Symptom Management, 2005, 29, 4, 358-67.
- SIDNEY S. : Marijuana use in HIV-positive and AIDS patients: Results of a an anonymous mail survey, J Cannabis Ther, 2001, 1, 3-4, 35-43.
- CORLESS I.B., LINDGREN T., HOLZEMER W., ROBINSON L., MOEZZI S., KIRKSEY K., COLEMAN C., TSAI Y.F., SANZERO ELLER L., HAMILTON M.J., SEFCIK E., CANAVAL G.E., RIVERO MENDEZ M., KEMPPAINEN J.K., BUNCH E.H., NICHOLAS P.K., NOKES K.M., DOLE P., REYNOLDS N. : Marijuana Effectiveness as an HIV Self-Care Strategy, Clin Nurs Research, 2009, 18, 2, 172-93.
Etudes cliniques VIH/Sida ; Perte de l’appétit :
Études contrôlées
Dronabinol
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- TIMPONE J.G., WRIGHT D.J., LI N., EGORIN M.J., ENAMA M.E., MAYERS J., GALETTO G., and the DATRI 004 Study Group : The safety and pharmacokinetics of single-agent and combination therapy with megestrol acetate and dronabinol for the treatment of HIV wasting syndrome, AIDS Research and Human Retroviruses, 1997, 13, 305-315.
- ABRAMS D.I., HILTON J.F., LEISER R.J., SHADE S.B., ELBEIK T.A., AWEEKA F.T., BENOWITZ N.L., BREDT B.M., KOSEL B., ABERG J.A., DEEKS S.G., MITCHELL T.F., MULLIGAN K., BACCHETTI P., McCUNE J.M., SCHAMBELAN M. : Short-term effects of cannabinoids in patients with HIV-1 infection: a randomized, placebo-controlled clinical trial, Ann Intern Med, 2003, 139, 4, 258-266.
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- HANEY M., GUNDERSON E.W., RABKIN J., HART C.L., VOSBURG S.K., COMER S.D., FOLTIN R.W. : Dronabinol and marijuana in HIV-positive marijuana smokers. Caloric intake, mood, and sleep, J Acquir Immune Defic Syndr, 2007, 45, 5, 545-554.
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Cannabis (fumé)
- HANEY M. : Effects of smoked marijuana in healthy and HIV + marijuana smokers, Journal of Clinical Pharmacology, 2002, 42, 11, 34-40.
- HANEY M., RABKIN J., GUNDERSON E., FOLTIN R.W. : Dronabinol and marijuana in HIV(+) marijuana smokers: acute effects on caloric intake and mood, Psychopharmacology (Berl), 2005, 181, 1, 170-178.
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Études non contrôlées
Dronabinol
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- PLASSE T.F., GORTER R.W., KRASNOW S.H., LANE M., SHEPARD K.V., WADLEIGH R.G. : Recent clinical experience with dronabinol, Pharmacology, Biochemistry and Behavior, 1991, 40, 695-700.
- PLASSE T.F., CONANT M., GORTER R., SHEPARD K.V. : Dronabinol stimulates appetite and causes weight gain in HIV patients, International Conference on AIDS 1992, 8, 3, 122 (abstract no. PuB 7442).
- STRUWE M., KAEMPFER S.H., GEIGER C., PAVIA A., PLASSE T.F., SHEPARD K.V., RIES K., EVANS T.G. : Effect of dronabinol on nutritional status in HIV infection, Annals of Pharmacotherapy, 1993, 27, 827-831.
- BEAL J.E., OLSON R., LEFKOWITZ L., LAUBENSTEIN L., BELLMAN P., YANGCO B., MORALES J.O., MURPHY R., POWDERLY W., PLASSE T.F., MOSDELL K.W., SHEPARD K.V. : Long-term efficacy and safety of dronabinol for acquired immunodeficiency syndrome-associated anorexia, Journal of Pain and Symptom Management, 1997, 14, 1, 7-14.
- DEJESUS E., RODWICK B.M., BOWERS D., COHEN C.J., PEARCE D. : Use of dronabinol improves appetite and reverses weight loss in HIV/AIDS-infected patients, J Int Assoc Physicians AIDS Care, 2007, 6, 2, 95-100.
Rapports de cas, enquêtes
Cannabis (fumé)
- PRENTISS D., POWER R., BALMAS G., TZUANG G., ISRAELSKI D.M. : Patterns of marijuana use among patients with HIV/AIDS followed in a public health care setting, J Acquir Immune Defic Syndr, 2004, 35, 1, 38-45.
- WOOLRIDGE E., BARTON S., SAMUEL J., OSORIO J., DOUGHERTY A., HOLDCROFT A. : Cannabis use in HIV for pain and other medical symptoms, Journal of Pain Symptom Management, 2005, 29, 4, 358-67.
- SIDNEY S. : Marijuana use in HIV-positive and AIDS patients: Results of a an anonymous mail survey, J Cannabis Ther, 2001, 1, 3-4, 35-43.
- CORLESS I.B., LINDGREN T., HOLZEMER W., ROBINSON L., MOEZZI S., KIRKSEY K., COLEMAN C., TSAI Y.F., SANZERO ELLER L., HAMILTON M.J., SEFCIK E., CANAVAL G.E., RIVERO MENDEZ M., KEMPPAINEN J.K., BUNCH E.H., NICHOLAS P.K., NOKES K.M., DOLE P., REYNOLDS N. : Marijuana Effectiveness as an HIV Self-Care Strategy, Clin Nurs Research, 2009, 18, 2, 172-93.
Etudes cliniques VIH/Sida ; douleurs chroniques :
- NCT00046722 : First Posted : October 3, 2002
Last Update Posted : June 14, 2007.
« Marijuana for HIV-Related Peripheral Neuropathy »
Donald Abrams et coll [25]
https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT00046722?term=Abrams&cond=HIV%2FAIDS&cntry=US&rank=2
- NCT00255580 : First Posted : November 21, 2005
Last Update Posted : February 28, 2008
« Medical Cannabis for Painful HIV Neuropathy
Ellis R.J. et coll[26] :
https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT00255580?term=Ellis&cond=Hiv&cntry=US&rank=1
- NCT03099005 : First Posted : April 4 2017
Last Update Posted : October 18, 2018
Nouvelle étude de l’équipe de Ronald J. ELLIS
« Effect of Cannabis and Endocannabinoids on HIV Neuropathic Pain »
120 participants, randomized, Crossover Assignement
Vaporized cannabis using Volcano vaporizers (Storz and Bickel) avec 3 Taux différents CBD/THC (« low CBD » 3,74% THC + 0,49% CBD, « medium CBD » 3,49% THC + 4,17% CBD, « high CBD » 3,11% THC + 15,76% CBD)
Barth Wilsey MD, UC Center for Medicinal Cannabis Research, University of California, San Diego.
Principal Investigator : Brook Henry PhD
https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03099005?term=Ellis&cond=Hiv&cntry=US&rank=4
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