Cannabis médical : que penser de la forme de désinvolture de nos «autorités de santé» ?
Bonjour
04/03/2020. Sans doute faudrait-il faire un effort, comprendre les difficultés de l’instant, les agendas perturbés, les responsables trop occupés … On peut, aussi, dire qu’il y a, dans le dernier communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur l’usage médical du cannabis , une forme de désinvolture que l’on peu tenir pour inacceptable vis-à-vis des malades concernés par le sujet. On lit ainsi :
« Dans la continuité des travaux menés depuis 2018, la Direction générale de la santé (DGS) et l’ANSM restent pleinement engagés (sic) dans mise en place de l’expérimentation de l’usage médical du cannabis en France. Cependant, en raison de la nécessaire mobilisation des autorités de santé sur la gestion de l’épidémie de COVID-19, le début de l’expérimentation, initialement prévu en septembre 2020 est reporté au plus tard en janvier 2021. »
Nous disposons donc, en France, d’autorités de santé qui ne peuvent à la fois se mobiliser sur la « gestion d’une épidémie » et poursuivre un travail engagé depuis près de deux ans – un travail déjà accompli dans de multiples pays étrangers comparables à la France.
Autorités de santé beaucoup trop occupées
Tout était en place pour qu’enfin, une expérimentation puisse débuter en septembre prochain. Dans le jargon de l’ANSM, cela donne : « Conduits en concertation avec les membres du Comité scientifique de l’ANSM et les sociétés savantes concernées, les travaux pour la prochaine mise en place de l’expérimentation ont récemment permis de consolider différentes actions (…). ».Et l’on découvre aujourd’hui qu’il faut encore attendre « la publication d’un décret attendu d’ici l’été ».
L’ANSM a initié les travaux sur le cannabis « à usage médical » en septembre 2018. Il avait donc fallu près de deux ans pour programmer la première expérimentation – et ce après avoir jugé cet usage « pertinent pour les patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques accessibles, qu’elles soient ou non médicamenteuses ».
Cette expérimentation « permettant d’évaluer la faisabilité du circuit de mise à disposition du cannabis pour les patients » ? Elle attendra, pour commencer, le début de l’année 2021. En postulant que les « autorités de santé » ne seront pas, d’ici là, trop occupées.