Cannabis thérapeutique : les premiers mots historiques d’Edouard Philippe, Premier ministre
Bonjour
Il l’a dit avec ses mots et ses mots sont ceux d’un Premier ministre. Pour la première fois le chef de gouvernement français s’est exprimé sur le « cannabis thérapeutique ». Et il l’a dit, politique oblige, lors d’un déplacement officiel dans le département périphérique de la Creuse, préfecture Guéret, une seule sous-préfecture : Aubusson.
La Creuse, département pauvre, qui nourrit depuis plusieurs mois un projet de culture de cannabis à visée thérapeutique. Un projet original porté par Eric Corréia, président du Grand Guéret. « Cet infirmier anesthésiste, formé à la prise en charge des douleurs, a rallié à sa cause d’autres élus locaux » nous dit l’Agence France Presse.
La France va-t-elle, grâce à sa Creuse, rejoindre la liste des pays qui autorisent le cannabis thérapeutiques ? Edouard Philippe :
« Il y a beaucoup de pays qui travaillent là-dessus, beaucoup de pays qui le permettent. Il serait absurde de ne pas se poser la question et c’est dans cet esprit que nous voulons travailler avec les porteurs du projet.
« Ce qu’ont dit les porteurs de ce projet est qu’il ne fallait pas s’interdire d’imaginer l’utilisation à des fins thérapeutiques des molécules qui sont contenues par cette plante. Donc, évidemment, on doit pouvoir réfléchir à innover, à expérimenter en le faisant de façon très encadrée. Il ne s’agit pas du tout de mettre en péril la santé publique […]
« Nous souhaitons effectuer les choses de façon très encadrée. Vous pensez bien que l’avis des plus hautes autorités qui encadrent l’utilisation des médicaments est indispensable. »
Il l’a dit avec ses mots de Premier ministre en exercice. Il reste à mettre tout ceci au plus vite en musique. On n’imagine pas un instant qu’Agnès Buzyn puisse, une seconde, s’opposer à ce projet. Et encore moins l’Agence nationale de sécurité des produits de santé (ANSM) aujourd’hui en grande difficultés médiatiques avec l’affaire du Levothyrox.
L’usage, à des fins thérapeutiques du cannabis était en pratique, bloqué par l’Etat et l’administration sanitaire depuis un quart de siècle – la gauche au pouvoir faisant preuve ici d’une remarquable et constant manque de courage. Nous sommes en avril 2019. Le Premier ministre a parlé. Le compte à rebours a commencé. La Creuse, elle, « ne lâchera rien »