Ursina s’est longtemps refusée à la tentation d’accompagner ses nuits festives de substances chimiques. «J’avais peur du mauvais trip», dit la Zurichoise de 40 ans, casquette et bomber satiné. Jusqu’à ce qu’elle entende parler du LSD en microdose. Elle se procure l’hallucinogène une première fois il y a un an et demi auprès d’un ami, en spray: dilué avec de l’eau distillée ou de l’alcool, il est plus aisé à doser. Depuis, elle agrémente ses soirées, environ une fois par mois, d’une touche de ce psychédélique découvert au début des années 1940 par le chimiste bâlois Albert Hofmann.

Lire aussi: Albert Hofmann, 
un premier 
«trip» 
au LSD

«Contrairement à l’alcool, ou à d’autres drogues, qui ont un effet anesthésiant prendre du LSD en microdose me permet d’exacerber ma sensibilité, tout en gardant le contrôle. On est plus lucide, les contacts sociaux sont plus fluides», raconte Ursina. Il lui a fallu plusieurs essais pour trouver le bon dosage: «Le risque, dans un contexte festif, c’est de se laisser aller et d’en prendre trop. On perd le contrôle.»

A Zurich, un «workshop» sur le microdosage

Ils sont venus nombreux, vendredi soir au Kosmos, lieu culturel zurichois, pour assister à une présentation sur l’usage de psychédéliques en microdose. Le thème suscite l’intérêt d’un public de trentenaires et de quadragénaires qui, au vu des questions, semble plutôt à l’aise avec le sujet. Parmi les intervenants, Matthias Humm, du centre d’information sur les drogues de la ville de Zurich, Saferparty. Egalement responsable du «drug checking», il observe une hausse de 84% du LSD parmi les échantillons à faire tester apportés par les consommateurs, contre 10% pour les autres drogues courantes: cocaïne, amphétamines ou ecstasy.