Du cannabis dans le PLFSS
Le député Olivier Véran (LREM, Isère) va défendre un amendement introduisant une expérimentation du cannabis thérapeutique.
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Les choses se précisent. Après que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a souscrit, début juillet 2019, aux propositions du comité scientifique spécialisé temporaire sur le cadre pratique de l’accès au cannabis à visée thérapeutique en vue d’une expérimentation en France, c’est désormais le cadre légal qui va être discuté à l’Assemblée nationale. Invité à l’antenne de RTL, le neurologue et député de la majorité, Olivier Véran, a ainsi expliqué qu’il allait présenter et défendre un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 visant à mettre en place, au plus vite, une expérimentation en milieu hospitalier. Selon ses dires, elle devrait concerner « environ 3 000 malades » qui seront « suivis par des médecins spécifiquement formés ». Très optimiste sur l’issue législative de sa proposition, il estime que « les premiers patients pourront sortir de l’hôpital avec leur produit avant l’été 2020 », rappelant pour l’occasion que « c’est déjà ce qui se passe dans dix-sept pays de l’Union européenne ».
Sortir les patients de l’illégalité
« On n’est pas en train de s’adresser à un ado de 16 ans qui part en soirée avec des copains avec de la résine de cannabis et qui va fumer […] et prendre le risque de présenter des troubles psychiques en retour. On parle d’un malade qui est en impasse thérapeutique, qui ne vit plus, qui ne mange plus, qui ne dort plus, qui ne s’occupe plus de ses enfants, qui n’a plus de qualité de vie et qui vous dit qu’il s’automédique et vous demande de l’accompagner plutôt que de le laisser dans l’illégalité. » Pour Olivier Véran, loin d’encourager la consommation récréative des produits issus du cannabis, cette mesure a pour unique intention de venir en aide à des « milliers de malades qui sont sans solution pour des douleurs neuropathiques, liées à des cancers, à des troubles psychiatriques… » et faire en sorte que « les dérivés du cannabis qui peuvent constituer un apport thérapeutique supplémentaire dans ces maladies graves et sévères » puissent s’incorporer à l’arsenal thérapeutique. Dans le cadre de cet amendement qui sera présenté aux députés le 15 octobre prochain, le neurologue précise que « pourront être délivrées aux malades, en pharmacie hospitalière, puis en pharmacie de ville, des huiles, des tisanes et également des fleurs séchées de cannabis mais pas sous une forme fumable ». Voir prochainement les officinaux français délivrer du cannabis thérapeutique n’est donc plus une vue de l’esprit.
11 Octobre 2019