Kenza Afsahi est née à Rabat au Maroc où elle passe ses vingt premières années. Elle est Maîtresse de Conférences en sociologie à l’Université de Bordeaux et chercheuse au Centre Emile Durkheim (CNRS). Elle est co-responsable de l’axe de recherche Sociologie (S) de l’International au Centre Emile Durkheim et membre du comité de rédaction de la Revue Française des Méthodes Visuelles. Elle est également associée au Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CNRS). A l’Université de Bordeaux, elle enseigne la sociologie de la déviance, la sociologie du marché du cannabis, la sociologie visuelle, les questions de l'implication des femmes dans le marché de la drogue et de criminalité environnementale.
Pendant sa thèse dirigée par Dominique Duprez et Abdelkader Djeflat au Clersé-Université Lille 1, sur la culture de cannabis au Maroc, elle suit un double parcours en sociologie et en économie. Elle étudie l’organisation de la production du cannabis et met l'accent sur les interactions, les jeux et les conventions qui s’établissent entre les différents acteurs afin de viabiliser cette économie.
A Montréal, Kenza obtient un post-doctorat au Centre International de Criminologie Comparée de l’Université de Montréal sous la direction de Carlo Morselli. Elle oriente alors ses recherches vers des comparaisons internationales Nord/Sud des cultures de cannabis (Canada/France/Maroc) et s'intéresse aux questions des techniques et des savoirs dans la culture de cannabis et de leur diffusion entre le Nord et le Sud, le Sud et le Nord.
Son parcours de recherche se focalise sur la manière dont les acteurs déviants construisent des normes et des régulations dans le monde de la drogue. Après avoir travaillé sur la production, elle étudie aujourd’hui le marché du cannabis dans son ensemble, en conjuguant l’offre et la demande. Elle s’intéresse particulièrement à la construction socio-économique des marchés, à la circulation des savoirs, aux questions du travail invisible et domestique, en mettant l’accent sur les femmes et les intermédiaires, à l’environnement et aux ressources naturelles. Elle a par ailleurs initié de nouvelles comparaisons internationales Sud/ Sud avec le Liban et le Brésil.
Passionnée de cinéma, elle intègre l’Institut National de l'Image et du Son (INIS - Montréal) en cinéma documentaire, où elle suit des cours avec Annie Jean ou Marcel Jean. Elle y a réalisé un ensemble de courts-métrages d'école dont Les coquelicots ne meurent jamais, un documentaire expérimental sur l’anorexie, et Villeraymmiut, un essai documentaire sur les Inuits dans lequel elle a investi ses sujets de prédilection : la marginalisation, la différence et l’indifférence, l’ostracisme et la solitude.
En novembre 2017 sort en salle son premier moyen métrage (57 minutes) : 34 mètres d’altitude, un essai ethnographique et poétique sur un village du Nord de la France, limitrophe d’Hénin-Beaumont.