Cannabis récréatif et politique: oui ou non, Emmanuel Macron est-il contre sa légalisation ?
Bonjour
Pour un peu le journaliste se lasserait. Des députés de quatre groupes politiques (dont certains macronistes) prônent désormais ouvertement une « légalisation contrôlée » du cannabis – et ce dans une proposition de loi transmise de mardi 18 juin à la presse. Ce texte sera officiellement déposé ce 19 juin.
Signataires : François-Michel Lambert, Sylvia Pinel, Paul Molac, Jean-Michel Clément, Jeanine Dubié, Frédérique Dumas, François Pupponi (Libertés et territoires), Delphine Bagarry, Annie Chapelier, Hubert Julien-Laferrière, Pierre-Alain Raphan et Cécile Rilhac (La République en marche), Régis Juanico (apparenté PS), ainsi qu’Eric Coquerel, Loïc Prud’homme (La France insoumise) et Sébastien Nadot (non inscrit).
« La constitution d’un monopole pour la production et la vente du cannabis par la création d’une société nationale, la SECA (Société d’exploitation du cannabis), permettra de réguler la production et la vente tout en contrôlant la consommation ». La SECA après la Seita (1926-1995), en somme.
Pernod-Ricard
« La politique de forte répression est un échec complet », juge le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, ex-macroniste issu des rangs écologistes, ancien de Pernod-Ricard et porte-parole de l’Union des démocrates et des écologistes). Le cannabis peut s’apparenter à de l’alcool ou du tabac sur les enjeux de toxicomanie. »
La vente, par les buralistes, serait interdite aux mineurs imagine cette proposition de loi. Un arrêté du ministre de la santé fixerait par ailleurs le taux autorisé de THC, principale substance psychoactive de la plante. Le produit des taxes sur le cannabis pourrait être pour partie (sic) « consacré aux politiques de prévention et de réduction des risques, notamment en direction des jeunes et des populations vulnérables » (re-sic).
Tir croisé : à la veille du dépôt de cette proposition de loi, soixante-dix personnalités ont également lancé mercredi 19 juin dans L’Obs 1 un appel pour la légalisation encadrée du cannabis. Médecins, élus, économistes estiment que « c’est précisément parce qu’il est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu’il faut en contrôler la production et la distribution ». « Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme, face à cette impasse ? », s’interrogent les signataires de l’appel. En avril dernier, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait estimé qu’il serait « absurde » de s’interdire d’étudier les possibilités du cannabis thérapeutique. Mais « il ne s’agit en aucun cas d’une légalisation de la vente de cannabis [récréatif]», avait aussitôt précisé Matignon.
Sur un sujet politique et médical aussi essentiel on attend, oui ou non, la profession de foi d’Emmanuel Macron. Pourquoi ne parle-t-il pas ?