Cannabis thérapeutique : les premiers mots historiques d’Edouard Philippe, Premier ministre, Jean Yves NAU, 6 avril 2019

Cannabis thérapeutique : les premiers mots historiques d’Edouard Philippe, Premier ministre

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Bonjour

Il l’a dit avec ses mots et ses mots sont ceux d’un Premier ministre. Pour la première fois le chef de gouvernement français s’est exprimé sur le « cannabis thérapeutique ». Et il l’a dit, politique oblige, lors d’un déplacement officiel dans le département périphérique de la Creuse, préfecture Guéret, une seule sous-préfecture : Aubusson.

La Creuse, département pauvre, qui nourrit depuis plusieurs mois un projet de culture de cannabis à visée thérapeutique. Un projet original porté par Eric Corréia, président du Grand Guéret. « Cet infirmier anesthésiste, formé à la prise en charge des douleurs, a rallié à sa cause d’autres élus locaux » nous dit l’Agence France Presse.

La France va-t-elle, grâce à sa Creuse, rejoindre la liste des pays qui autorisent le cannabis thérapeutiques ? Edouard Philippe :

« Il y a beaucoup de pays qui travaillent là-dessus, beaucoup de pays qui le permettent. Il serait absurde de ne pas se poser la question et c’est dans cet esprit que nous voulons travailler avec les porteurs du projet.

 « Ce qu’ont dit les porteurs de ce projet est qu’il ne fallait pas s’interdire d’imaginer l’utilisation à des fins thérapeutiques des molécules qui sont contenues par cette plante. Donc, évidemment, on doit pouvoir réfléchir à innover, à expérimenter en le faisant de façon très encadrée. Il ne s’agit pas du tout de mettre en péril la santé publique […]

« Nous souhaitons effectuer les choses de façon très encadrée. Vous pensez bien que l’avis des plus hautes autorités qui encadrent l’utilisation des médicaments est indispensable. »

Il l’a dit avec ses mots de Premier ministre en exercice. Il reste à mettre tout ceci au plus vite en musique. On n’imagine pas un instant qu’Agnès Buzyn puisse, une seconde, s’opposer à ce projet. Et encore moins l’Agence nationale de sécurité des produits de santé (ANSM) aujourd’hui en grande difficultés médiatiques avec l’affaire du Levothyrox.

L’usage, à des fins thérapeutiques du cannabis était en pratique, bloqué par l’Etat et l’administration sanitaire depuis un quart de siècle – la gauche au pouvoir faisant preuve ici d’une remarquable et constant manque de courage. Nous sommes en avril 2019. Le Premier ministre a parlé. Le compte à rebours a commencé. La Creuse, elle, « ne lâchera rien »